dimanche 25 décembre 2016

Je veux vivre de ce que je suis pas de ce que je fais



Fait avec les moyens du bord, cette petite animation est la résultante d’une énième conversation intérieure avec moi même. L’occasion de revenir sur une année à la fois riche et complexe, une année intense, une année de résilience, 
une année où je suis morte pour renaitre.

J’ai écris ce texte un soir d’éveil et bien qu’intime j’ai souhaité le partager, mais pas comme à mon habitude. Des images fixes n’avaient plus de sens dans ce contexte de perpétuelle mouvance ! Du coup je les ai faites s’animer, bouger à l’image du chemin que je me trace aujourd’hui. 

Je me sens un peu comme Bambi qui apprend à marcher, me construisant tant bien que mal avec mon lot de chutes et d’acquis, mais heureusement mes pas sur la glace sont de moins en moins branlants ! 

Dans deux jours je fêterai mon vingt-huitième anniversaire, dans un mois, la première année de ma nouvelle vie. Aujourd’hui j’ai quitté Paris pour vivre dans la montagne des Hautes Alpes, demain je repartirai sur la route à la recherche de l’Arbre Rouge. L’Arbre Rouge, c’est la réalité que plusieurs de mes amis (dont Mitatouine que l’on voit à la fin) et moi même souhaitons créer, un lieu où vivre d’amour et d’eau fraiche ne serait plus une utopie, un lieu où comme tant d’autres nous proposerons autre chose que ce qui nous est imposé.  

Et parce que notre monde manque de gratitude, j’en profite également pour dire merci à toutes ces personnes chères à mon coeur qui m’ont accompagné cette année et qui m’ont conduit à aujourd’hui, qu’elles aient été de passage ou qu’il s’agisse d’amitiés de longue date. (Mélodie, Camille, Estelle, Sarah, Minou, Caro, Robin, Olga, Mathou, Maxou, JC, Jade, Arnaud, Vinouch, Claudia, Les copains d’Ardèche, d’Alosnys, de Brocéliande, de camion, du Grand Sud, même ceux du Ch’Nord Hain, etc etc …), Merci aussi à toi qui visite le blog et avec qui je peux partager mon amour du gribouillis. 

Et puis surtout merci à Edith et Seb d’illuminer mon quotidien. 





La vidéo est disponible sur youtube ici


 Je veux vivre de ce que je suis, pas de ce que je fais …

"Il y a un an, J’entamais la phase terminale, longue et douloureuse de ma première vie. 

Dans ma vie professionnelle, je redevenais stagiaire après 5 ans d’études et une période de deux ans de chômage, faute de trouver un « vrai » travail dans le milieu dans lequel je souhaitais m’épanouir. J’étais stagiaire, pour percer, me frayer un chemin dans ce milieu ingrat, pour arrêter d’être rémunérée aux quatre-quart et aux sourires. En parallèle je commençais à m’investir dans un projet qui touchait du bout du doigt ce que j’aspirais, mais qui ne correspondais pas à mes valeurs. C’était une manière pour moi de rentrer dans ce milieu que je convoitais tant.


Mais non, que ce soit au niveau du fond où de la forme, cela ne correspondait pas à ce que je souhaitais véhiculer quand j’ai entrepris mon activité professionnelle…  

J’ai toujours eu ce petit décalage dans mes ambitions professionnelles. Alors que d’autres visaient la carrière, la reconnaissance, la stabilité, moi, depuis toute petite j’aspirais à une vie de saltimbanque. Au primaire je voulais travailler dans un cirque, au collège je désirais devenir « tourneuse » pour des groupes de musique, au lycée j’envisageais la production de spectacles vivants, dans mes études supérieures, le cinéma et la télévision … 

Le point commun à toutes ses envies était la liberté que je m’en faisais. La liberté de découvrir, de créer, de s’exprimer, de voyager, de partager et j’en passe.  (personnage qui perse sa bulle tombe et s’envole) 

Lorsque je faisais mes études supérieures et qu’on me demandais en quoi consistait une licence de médiation culturelle, je m’amusais à répondre que «  La médiation culturelle c’est de l’art pour ceux qui n’ont pas les couilles d’en faire et qui se branlent dessus … ».

Je me rends compte aujourd’hui à quel point cette définition me correspondais parfaitement, car j’ai un énorme problème de légitimité quant à ma créativité. 
Parce que la société qui m’a éduqué n’a fait que de me répéter sans cesse que, pour vivre il faut un bon métier, que ce bon métier me permettrait de gagner de l’argent, que l’argent me permettrait de faire ce que je veux, qu’en faisant ce que je veux je pourrais vivre comme je le souhaite. 


Du coup je n’ai pas osé faire d’école d’art, car être artiste n’est pas une débouchée, ce n’est pas un vrai métier. Les artistes ne vivent pas de leur art sauf s’il sont très bons. 
J’ai ainsi mis ma créativité dans une petite boite. Une petite boite sous le lit que je ressors quand je suis fatiguée de la vie, quand je souhaite retrouver mes libertés. 

Finalement dans cette boite, je n’y ai pas mis que ma créativité. 

Je n’y suis mise toute entière ! 

Je m’y suis mise toute entière car mon moi véritable ne colle pas avec ce que la Société fait/veut de moi. Et puis elle me juge. Elle me juge car malgré tout mon moi véritable est toujours un peu là, qu’il lutte pour survivre, pour se faire entendre, pour sa légitimité à exister. Il cogne comme un forcené aux parois de son cercueil pour que je vienne le délivrer. Et moi je suis malheureuse de l’entendre s’époumoner, mais ai-je vraiment le choix ? 

Pendant longtemps j’ai cru que non. J’ai mis mes boules quies et j’ai poursuivis mon petit bonhomme de chemin. Mais les hurlements se faisaient de plus en plus forts, alors j’ouvrais cette petite boite. J’expliquais qu’il fallait prendre son mal en patience, que je travaillais pour qu’on puisse se retrouver. Que plus tard, quand nous serions vielles et que Société n’attendra plus rien de nous, on pourra vivre dans le bonheur, enfin … 

Pour Société j’ai perdu mon identité.
J’ai suivi son rythme effréné, son désir de toujours plus. J’ai travaillé pour de l’argent, j’ai contribué au travers de cet argent et de ma consommation à engraisser ceux qui font du mal au monde à travers les guerres, les déforestations, les maladies, l’extinction de la faune, de la flore, de la vie… 

Je me suis consumer, tiraillée entre ma « Nature sauvage » et ma « Nature civilisée » .

Il y a un an, J’entamais la phase terminale de ma première vie. 
Il y a un an, j’en voyais de mille douleurs.  
J’enchainais des évènements plus dures les uns que les autres, jusqu’au point de non retour. 
Jusqu’au point où je n’étais plus qu’une enveloppe vide, dénuée de sentiments, d’amour, de joie, d’avenir, de vie. 

Mais ce que je pensais être la fatalité n’était en fait que l’ultime signe que la vie m’envoyait pour me stopper face au mur dans lequel j’allais m’écraser.
Et c’est ainsi, assise au fond du puis dans lequel j’étais tombée, que j’ai pris ce temps de me poser la question « Qu’est ce que je veux faire de ma vie ? »  

Je veux être heureuse … C’est simple comme ça de se dire je veux du bonheur, juste du bonheur. Mais pourquoi ce Bonheur est-il si difficile à atteindre ? 
Génération Internet oblige, j’ai chercher la définition du bonheur. 

Bonheur : nom masculin, état de complète satisfaction. 

Étais-je satisfaite ? 

Non. Bien sûre que non. Mais pourquoi ? 

Parce que j’étais sous-pression. 
La pression de répondre à ce que la Société attend de moi. 
Mais moi ça ne m’intéresse pas de travailler pour d’autres, de gagner de l’argent, de dépenser, de consommer, de briller en société, d’avoir trouse milles activités et de courir de tous les côtés. 

Dans mon malheur j’ai eu de la chance. J’ai eu la chance de ne pas être capable de faire quoi que ce soit d’autre que de m’occuper de moi, de faire ma propre rencontre, de me reconstruire et de me sentir libre de mes choix. 

«  Le choix, c'est la création. Choisir, c'est créer. A travers mes choix, je crée ma réalité. » 
Tal Ben Shahar

J’ai pris mes clip et mes clopes et je suis partie. Je suis partie pour un temps indéterminé découvrir ce qui m’avait toujours attiré. J’ai enchainé les wwoofing et les chantiers participatifs pour apprendre et échanger. J’ai appris l’apiculture, la permaculture, le maraichage, l’éco-construction, les plantes médicinales, l’élevage, le shamanisme, la bienveillance, le lâcher prise, la joie, la douceur, la simplicité, l'oisiveté et tant d’autres choses. J’ai vécu de belles rencontres, de chouettes aventures humaines. J’en sors plus riche en une année que ce que j’aurais pu être en toute une vie de servitude. 
Et puis j’ai compris. 
J’ai compris que mes angoisses et ma souffrance était le signe que j’allais à l’encontre de ce que je suis. 
J’ai compris que je devais vivre dans la justesse de qui je suis, faire ce que j’aime et à mon rythme, dans la simplicité. 
J’ai compris que je devais cesser de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir. 

Et du coup aujourd’hui je renais. 
Je renais car je ne veux plus vivre de ce que je fais mais de ce que je suis. 
Je ne suis pas plus productrice, que sophrologue, que shaman, qu’agricultrice, qu’animatrice, que photographe, que gribouilleuse, que bricoleuse, que réalisatrice, que dompteuse de punaises … 
Je suis ce qui me passionne, je suis toutes ces identités, je suis un tout, je suis mon monde, je suis un monde. 

Je suis ce projet qu'est l’Arbre Rouge. 
Je suis une terre, un souffle d’énergie, un lieu d’accueil pour ceux qui en ont besoin. Je suis un lieu qui s’inscrit dans la nature, qui évolue et s’épanoui avec elle. Je suis un endroit où le temps n’a plus d’importance. Je suis une terre où le jugement laisse place à la bienveillance, où la haine est remplacé par l’amour. Je suis ce que je veux de demain …

A travers ce que j’étais, j’ai appris que l’on pouvait passer sa vie entière comme un fantôme à imaginer, à fantasmer notre vie. J’ai appris que l’on était capable de choisir une voie par crainte. J’ai appris que l’on pouvait échouer à ce que l’on ne voulait pas faire. 
Alors pourquoi ne pas tenter sa chance avec ce que l’on aime faire ? 
Parce qu’après tout, le monde ne changera pas tant que nous ne changerons pas." 

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